
Trois missiles russes ont touché un immeuble de bureaux et endommagé des immeubles résidentiels voisins dans la ville de Vinnytsia, ville située au sud-ouest de la capitale Kiev, annoncent les services d’Etat pour les situations d’urgence et le ministère de la défense. Le premier bilan fait état d’au moins douze morts, dont un enfant, et 25 blessés. Vinnytsia, ville d’environ 370 000 habitants, est un important nœud ferroviaire du centre-ouest de l’Ukraine.
« Quatre missiles ont été abattus par les défenses antiaériennes », avant d’atteindre la ville, a précisé le gouverneur de loblast, Serhi Borzov, sur Telegram. Le ministère de la défense écrit que l’Ukraine a subi trois mille tirs de missiles depuis le début de la guerre et réclame des systèmes de défense antimissiles.
Sur Telegram, Volodymyr Zelensky a écrit : « Chaque jour, la Russie tue des civils, tue des enfants ukrainiens, tire des missiles sur des cibles civiles où il n’y a rien de militaire. Qu’est-ce que c’est, si ce n’est un acte ouvert terrorisme ? »
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le centre et l’ouest de l’Ukraine ont été considérés comme des régions relativement sûres, éloignées des lignes de front du sud et de l’est, raison pour laquelle elles accueillent de nombreux déplacés ukrainiens.
Un responsable séparatiste annonce que l’armée russe est entrée dans Siversk
D’après l’agence de presse russe d’Etat TASS, citant Vitali Kiselev, un responsable de la « république populaire de Louhansk », des forces russes et séparatistes sont entrées dans Siversk, dans la région ukrainienne de Donetsk.
D’après lui, la ville pourrait tomber dans quelques jours, sans qu’il soit possible de vérifier, pour l’heure, ces affirmations. Les forces armées ukrainiennes ont déclaré, dans leur rapport d’information du soir, que la Russie n’avait mené aucun nouvel assaut sur la ligne de front qui comprend Siversk, mais que la ville avait été la cible de tirs d’artillerie.
Les forces russes ont déjà lutté pendant de nombreuses semaines avant de capturer des cibles telles que les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk. La Russie a mené des assauts terrestres, mardi, au nord de Sloviansk, autre ville-clé du Donbass, devenue objectif prioritaire pour Moscou, mais l’armée ukrainienne affirme l’avoir repoussée, selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
« Dans le Donbass, les forces russes vont probablement se concentrer sur la prise de plusieurs petites villes au cours de la semaine à venir, notamment Siversk et Dolyna, aux abords de Sloviansk et de Kramatorsk », celles-ci constituant leurs « principaux objectifs » à ce stade, a observé récemment le ministre de la défense britannique sur Twitter.
Vladimir Poutine signe une loi punissant de prison les appels à agir contre la sécurité de la Russie
Après que la Douma, chambre basse du Parlement, a adopté une loi punissant de lourdes peines de prison les appels à agir contre la sécurité de la Russie, Vladimir Poutine a apposé sa signature, permettant son entrée en vigueur. Cette décision intervient au moment où Moscou réprime toutes les voix s’opposant à son offensive militaire en Ukraine.
En vertu des nouvelles dispositions, publiées jeudi sur le portail des textes signés par M. Poutine, les appels publics d’individus à agir contre la sécurité de la Russie seront désormais punis de peines de deux à quatre ans de prison. La sanction peut être portée à 5 ans en cas d’appels diffusés par des médias et 7 ans s’ils sont faits en groupe organisé.
Il a également paraphé un texte durcissant les restrictions imposées aux individus et organisations désignés « agents de l’étranger », un statut utilisé pour réprimer les critiques du Kremlin. Une autre mesure prévoit une peine allant jusqu’à 20 ans de prison pour tout citoyen russe participant à un conflit dans un pays étranger allant contre les intérêts de la Russie.
Discussions à La Haye sur la responsabilité russe pour les crimes commis en Ukraine
Des responsables politiques, diplomatiques et judiciaires venus monde entier sont rassemblés à La Haye, siège de la justice internationale, pour une conférence sur la responsabilité pour les crimes commis en Ukraine depuis le 24 février. Organisé par la Cour pénale internationale (CPI) la Commission européenne et les Pays-Bas, l’événement vise à assurer que les crimes commis depuis l’invasion russe « ne restent pas impunis ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit y faire une déclaration par vidéoconférence.
« Au moment où nous parlons, les enfants, les femmes et les hommes vivent dans la terreur », a déclaré à l’ouverture de la conférence le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan, qui a ouvert début mars une enquête sur la situation en Ukraine, après avoir reçu le feu vert de 43 états. « Nous devons travailler ensemble », a martelé M. Khan alors que les frappes russes continuent dans la région de Donetsk, l’objectif prioritaire des troupes russes après leur capture revendiquée de la région voisine de Lougansk.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a appelé à l’établissement d’un tribunal spécial qui jugerait le crime d’agression – l’attaque d’un État contre un autre planifiée par un dirigeant politique ou militaire – contre l’Ukraine. « Tout ce que nous voulons, c’est que le crime d’agression ne reste pas impuni », a déclaré Dmytro Kuleba en ligne à l’ouverture de la conférence.
La CPI, qui poursuit depuis vingt ans les auteurs des pires atrocités dans le monde, ne peut pas poursuivre le crime d’agression si ce pays n’a pas ratifié le Statut de Rome, ce qui est le cas de la Russie et de l’Ukraine. Le commissaire européen à la justice Didier Reynders, également présent, a pour sa part rappelé que 20 000 enquêtes ont été ouvertes pour des crimes de guerre en Ukraine. Quelque 14 Etats européens enquêtent sur ces crimes et une équipe commune d’enquête européenne a été mise en place, a-t-il souligné.
La Russie nie systématiquement toutes les exactions dont ses troupes sont accusées : bombardements de civils, exécutions sommaires, viols. Et elle accuse en retour l’Ukraine de crimes de guerre. Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. L’ONU a recensé près de 5 000 morts confirmés, dont plus de 300 enfants, mais reconnaît que leur nombre véritable est sans doute largement supérieur.
Des progrès dans les discussions sur les céréales ukrainiennes
La Russie et l’Ukraine ont progressé, mercredi, au cours d’une réunion d’experts militaires à Istanbul sur l’épineuse question du blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens.
Des « progrès réellement substantiels » ont été réalisés, a commenté devant des médias, après la fin des entretiens russo-ukrainiens en Turquie, le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Antonio Guterres, qui a dit espérer qu’un « accord formel » pourrait être prochainement conclu. « Aujourd’hui, à Istanbul, nous avons vu une étape capitale, un pas en avant pour assurer l’exportation sûre et sécurisée des produits alimentaires ukrainiens à travers la mer Noire », a-t-il poursuivi : « Nous avons une lueur d’espoir pour soulager la souffrance humaine et soulager la faim dans le monde. »
Optimisme prudent, également, du côté du ministre de la défense turc, Hulusi Akar, qui a souligné que les experts militaires russes et ukrainiens s’étaient entendus sur des « contrôles communs » dans les ports et sur les moyens de « garantir la sécurité des voies de transfert », autrement dit des couloirs sécurisés pour le transport maritime des produits agricoles.
« Il a été convenu que les délégations de la Russie et de l’Ukraine se rencontreraient de nouveau en Turquie la semaine prochaine », a-t-il relevé, jugeant qu’un accord final sur les céréales actuellement immobilisées dans les ports ukrainiens du fait de l’invasion russe déclenchée le 24 février pourrait alors être conclu.
L’accord négocié par Antonio Guterres depuis plus de deux mois vise non seulement à faire sortir par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens, en particulier à Odessa (Sud), mais à faciliter les exportations russes de grains et d’engrais. Autant de produits qui font cruellement défaut sur le marché mondial. Des responsables turcs ont assuré disposer de vingt cargos en mer Noire prêts à être rapidement chargés de céréales ukrainiennes.
L’Ukraine est l’un des principaux exportateurs mondiaux de blé et d’autres céréales, et le temps presse, face à la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires, qui fait peser des risques de famine, notamment sur l’Afrique.
Moscou avait rappelé, mardi, son exigence de « contrôler et fouiller les navires, pour éviter la contrebande d’armes, et un engagement de Kiev à ne pas organiser de provocations ». La Russie veut, par ailleurs, que l’Ukraine démine ses ports, ce que cette dernière refuse d’envisager, de crainte d’une attaque amphibie contre des villes telles qu’Odessa.
les commentaire