L’Algérie s’apprête à franchir une étape décisive vers son autonomie alimentaire. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a affirmé, hier depuis Boumerdès, que le pays cessera d’importer du blé dur et de l’orge d’ici 2026. Cette ambition, inscrite dans les engagements du président de la République, repose sur des investissements massifs dans l’extension des superficies agricoles, l’optimisation des rendements et le renforcement des infrastructures de stockage.

Des récoltes en hausse et des objectifs ambitieux

La production céréalière nationale a atteint environ 22,2 millions de quintaux en 2024 , mais les autorités visent une augmentation spectaculaire pour atteindre 71 millions de quintaux dès l’année prochaine . Cette montée en puissance permettra de réduire considérablement les importations de céréales et de légumineuses , dont la facture a déjà chuté de 799 à 421 millions de dollars .

S’exprimant en marge de la pose de la première pierre des silos de stockage de 1 million de quintaux à Si Mustapha , M. Cherfa a souligné que les efforts déployés commencent à porter leurs fruits. « Les champs de blé sont en excellente santé, et la prochaine campagne de moisson-battage s’annonce prometteuse », at-il déclaré avec optimisme.

Un réseau national de stockage pour sécuriser les récoltes

L’un des principaux défis pour atteindre l’autosuffisance en blé réside dans la capacité de stockage . Actuellement estimée à 4 millions de tonnes , cette capacité sera plus que doublée pour atteindre 9 millions de tonnes conformément auxconformément aux instructions du président de la République.

Un programme national de grande envergure a été lancé pour la construction de 30 grands silos, 16 silos de taille intermédiaire et 350 centres de stockage de proximité . Plusieurs infrastructures seront mises en service dès le mois de juin dans des wilayas stratégiques comme Tiaret, Tlemcen et Adrar , tandis que celles de Si Mustapha joueront un rôle clé pour renforcer l’approvisionnement d’Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou.

L’irrigation, un levier clé pour la productivité agricole

L’Algérie met également sur une expansion massive des terres agricoles irriguées afin de maximiser les rendements et de sécuriser la production face aux aléas climatiques. D’ici quatre ans , la superficie irriguée passera de 2 à 3 millions d’hectares , avec un accent particulier sur les régions arides du sud du pays.

Grâce à ces mesures, l’Algérie s’oriente vers une indépendance durable en matière de production céréalière, notamment sa dépendance aux marchés internationaux tout en garantissant une sécurité alimentaire renforcée pour sa population.