
L’ambassadeur de l’entité sioniste en Éthiopie a été expulsé lundi du siège de l’Union africaine (UA), après que plusieurs États membres se soient opposés à sa présence lors d’une réunion annuelle de l’organisation continentale. L’incident a eu lieu à Addis-Abeba, dans un contexte diplomatique déjà tendu, aggravé par les événements tragiques en Palestine.
Selon des médias présents sur place, la participation de l’ambassadeur à cette rencontre – consacrée à la commémoration du génocide au Rwanda – n’avait pas été officiellement prévue. Cette présence inattendue a suscité une vague de protestations parmi les délégations africaines, qui ont exigé son départ immédiat. L’UA a annoncé dans la foulée l’ouverture d’une enquête pour déterminer quelle entité ou quel fonctionnaire a pu autoriser ou inviter ce diplomate à la session.
L’incident survient alors que de nombreux pays africains dénoncent avec vigueur l’offensive militaire israélienne dans la bande de Ghaza, qualifiée par certains États comme un “génocide” à l’encontre du peuple palestinien. Ce contexte explique en grande partie l’opposition massive à la présence de représentants de l’entité sioniste lors d’événements à caractère humanitaire ou mémoriel au sein de l’UA.
L’expulsion de l’ambassadeur remet une nouvelle fois en lumière la controverse autour du statut d’observateur que l’entité sioniste tente d’obtenir durablement auprès de l’Union africaine. Si la Palestine bénéficie de ce statut depuis 1973 – date à laquelle elle l’avait obtenu au sein de l’Organisation de l’unité africaine, ancêtre de l’UA –, l’entité sioniste, elle, n’a obtenu qu’un accès éphémère en 2021, rapidement révoqué à la suite d’une levée de boucliers de nombreux États membres.
L’UA avait alors justifié cette décision en rappelant les principes fondamentaux inscrits dans sa charte, notamment le refus des agressions armées, de l’occupation des territoires et des violations des droits des peuples. Ces principes sont jugés incompatibles avec les politiques menées par l’entité sioniste à l’encontre des Palestiniens.
Cet événement illustre une fois de plus la division profonde au sein de la communauté internationale quant à la reconnaissance et au traitement diplomatique de l’entité sioniste. En Afrique, un grand nombre de pays restent fidèles à une position de soutien historique à la cause palestinienne, refusant toute forme de normalisation avec un État perçu comme colonisateur.
Le siège de l’UA, en tant qu’espace symbolique de souveraineté et d’unité africaine, devient ainsi le théâtre d’un bras de fer diplomatique où se croisent principes éthiques, solidarité panafricaine et enjeux géopolitiques globaux.
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