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L’Algérie proteste vivement contre la mise en détention de son agent consulaire en France

Par H.B.-- 12-Avr-2025 0

L’Algérie a exprimé sa vive protestation suite à la décision des autorités judiciaires françaises de placer en détention provisoire l’un de ses agents consulaires en poste sur le sol français. Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Lounès Magramane, a convoqué samedi l’ambassadeur de France à Alger, M. Stéphane Romatet, pour lui faire part officiellement de cette protestation, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.

Cette décision, prise dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire concernant un prétendu enlèvement de l’activiste Amir Boukhors, dit “Amir DZ”, en 2024, est jugée inacceptable par les autorités algériennes. L’Algérie rejette avec fermeté les motifs invoqués par le Parquet antiterroriste français pour justifier cette mise en détention, tant sur le fond que sur la forme.

Sur le plan procédural, l’Algérie dénonce l’arrestation de son agent consulaire en pleine voie publique, suivie d’une garde à vue effectuée sans notification préalable par voie diplomatique, en totale contradiction avec les immunités et privilèges liés à ses fonctions officielles auprès du consulat d’Algérie à Créteil. Elle y voit une violation manifeste des usages et accords bilatéraux en vigueur entre les deux pays.

Sur le fond, Alger met en cause le manque de solidité des éléments avancés pour justifier cette mesure, qualifiant l’enquête de “cabale judiciaire” reposant uniquement sur le fait que le téléphone de l’agent aurait été localisé à proximité du domicile d’Amir Boukhors. Le ministère critique le caractère “verrouillé et farfelu” de l’argumentaire présenté par les services de sécurité du ministère de l’Intérieur français lors des auditions.

L’Algérie demande la libération immédiate de son agent consulaire et exige que ses droits, garantis par les conventions internationales et les accords bilatéraux, soient pleinement respectés afin de lui permettre d’assurer sa défense dans des conditions dignes et équitables.

Le communiqué souligne que ce développement judiciaire, sans précédent dans l’histoire des relations entre l’Algérie et la France, ne saurait être perçu comme un simple incident. Il intervient dans un contexte particulier et vise, selon Alger, à entraver le processus de relance des relations bilatérales engagé récemment par les deux chefs d’État lors d’un échange téléphonique.

Les autorités algériennes estiment que certaines parties en France cherchent manifestement à faire obstacle à la normalisation des relations entre les deux pays. Elles dénoncent une volonté délibérée de créer une crise à travers le choix “cynique” d’utiliser un individu connu pour ses activités subversives comme prétexte à une attaque diplomatique. Cette précipitation contraste fortement avec le manque de réactivité face aux demandes d’extradition formulées depuis longtemps par l’Algérie à l’encontre de ce même individu, accusé de liens avec des groupes terroristes.

Enfin, le ministère des Affaires étrangères avertit que cet épisode grave portera un coup dur aux relations algéro-françaises. L’Algérie affirme qu’elle ne laissera pas cette affaire sans suite et qu’elle veillera, de manière déterminée, à assurer la protection de son agent consulaire.

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