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Attaque islamophobe dans une mosquée du Gard (France) : le suspect s’est rendu aux forces de l’ordre en Italie.

Par S.B.-- 28-Avr-2025 0

Le suspect du meurtre d’Aboubakar Cissé, survenu vendredi dernier dans une mosquée du Gard, s’est rendu dimanche soir à la police italienne, a annoncé lundi 28 avril le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini.

Identifié comme Olivier A., né en 2004 à Lyon et de nationalité française, le jeune homme s’est présenté de lui-même vers 23 heures dans un commissariat de Pistoia, situé dans le centre de l’Italie, à proximité de Florence.

“Face à l’efficacité et à la détermination des moyens déployés, l’auteur n’a eu d’autre choix que de se rendre, ce qui constitue une très grande satisfaction pour le procureur que je suis”, a déclaré Abdelkrim Grini.

Depuis vendredi, plus de 70 policiers et gendarmes français étaient mobilisés pour tenter de localiser et d’interpeller le suspect, décrit comme “potentiellement extrêmement dangereux”. Le procureur avait indiqué dimanche qu’après avoir revendiqué son acte, le suspect avait tenu des propos laissant craindre l’intention de commettre d’autres violences..

Des complicités dans la fuite du suspect

Le procureur a révélé que les enquêteurs avaient établi dès ce week-end que le suspect avait quitté la France pour se rendre en Italie, avec l’aide de complices. “Il a manifestement bénéficié de complicités”, a précisé Abdelkrim Grini, en ajoutant que le suspect avait “certainement été pris en charge par certaines personnes”.

À ce stade, il reste à déterminer si ces complices sont des membres de sa famille ou des amis, a-t-il souligné. L’une des missions du magistrat instructeur sera notamment d’éclaircir l’existence éventuelle de complicités dans cette fuite.

Par ailleurs, suite à son interpellation en Italie, un juge d’instruction va être saisi et un mandat d’arrêt européen sera délivré pour organiser le transfèrement du suspect vers la France, a précisé le procureur.

 Le suspect nie avoir agi par haine de l’islam (avocat Italien)

 Olivier A., âgé de 21 ans, a avoué le meurtre mais affirme ne pas avoir agi par haine religieuse, selon son avocat italien Giovanni Salvietti.

Selon son avocat, Olivier A. affirme avoir “tué la première personne” qu’il a rencontrée, sans motivation islamophobe, ni intention préméditée. Bien que des vidéos montrent qu’il a insulté la religion de sa victime et filmé l’agonie de cette dernière, le suspect dit ne pas se souvenir d’avoir enregistré les images.

Après les faits, Olivier A. a fui en train vers l’Italie, rejoignant sa tante à Pistoia, à qui il a rapidement avoué le crime. Cette dernière l’a convaincu de se rendre aux forces de l’ordre. La famille du suspect évoque une possible dépression : il passait son temps isolé dans sa chambre et refusait tout contact depuis plusieurs mois.

Actuellement détenu dans une cellule de la préfecture de police de Pistoia, Olivier A. pourrait être déplacé pour des raisons de sécurité, afin d’éviter tout contact avec des détenus musulmans. Un mandat d’arrêt européen a été reçu par les autorités italiennes, et le transfèrement du suspect vers la France pourrait être finalisé d’ici mercredi. Olivier A. ne s’oppose pas à son extradition et a exprimé le souhait de retourner en France.

La communauté musulmane dénonce une tentative de manipulation

Le suspect du meurtre survenu dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard) nie avoir agi par haine de l’islam, selon son avocat italien. Mais pour la communauté musulmane, cette défense constitue une insulte à la mémoire de la victime et une tentative grossière de détourner la gravité de l’acte.

“Les faits parlent d’eux-mêmes”, rappellent plusieurs représentants musulmans. “Le choix de cibler une mosquée, l’acharnement sur un fidèle sans défense, les insultes contre Allah et contre les musulmans filmées par le meurtrier lui-même : tout démontre sans l’ombre d’un doute qu’il s’agit d’un crime islamophobe.”

Un climat politique qui ouvre la voie au déni

La colère est d’autant plus vive que, selon de nombreuses voix musulmanes et autres, “le silence ou les ambiguïtés de certains responsables politiques français” ont ouvert la voie à une telle défense. “Lorsque des ministres sont incapables de prononcer le mot islamophobie, ils envoient un signal clair : nier la haine anti-musulmane devient acceptable”, déplore un responsable associatif.

Pour de nombreux observateurs, cette attitude a permis à l’assassin de construire une stratégie de défense en niant la dimension islamophobe du crime.

Un crime prémédité, un ciblage évident

“La thèse du hasard ne tient pas”, dénonce un membre d’une association locale. “Pourquoi serait-il allé dans une mosquée s’il n’avait pas une intention précise ? Pourquoi ce jour-là, à cet endroit précis ? Pourquoi avoir proféré des injures contre l’islam et Allah avant de poignarder sa victime à mort ?”

La communauté demande que la mémoire d’Aboubakar Cissé soit respectée : “Il ne suffit pas de nier l’évidence pour effacer l’horreur. Ce crime doit être reconnu pour ce qu’il est : un acte islamophobe d’une violence extrême.”

Appel au respect et à la justice

Enfin, les représentants musulmans appellent les autorités à agir avec fermeté : “Il est temps d’arrêter de minimiser la haine qui vise notre communauté. Justice doit être rendue, sans provocation supplémentaire, sans déni, sans falsification.”

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