
Depuis lundi 26 mai, la circulation est fortement perturbée à Paris et en Île-de-France. Deux mouvements de contestation se rejoignent : les agriculteurs, mobilisés contre l’affaiblissement d’un projet de loi, et les taxis, en conflit avec l’État sur la tarification des transports de malades. Le point sur les blocages attendus.
Les agriculteurs en colère contre la loi « Duplomb »
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, les deux principaux syndicats du monde agricole, appellent à un rassemblement dès lundi matin devant l’Assemblée nationale. En toile de fond, le débat autour de la loi “Duplomb”, censée simplifier certaines contraintes pour les exploitants agricoles : stockage de l’eau, usage des pesticides, extension des élevages.
Mais pour les syndicats, le texte a été vidé de sa substance en commission. Ils dénoncent un « détricotage » orchestré par les députés de La France insoumise et les écologistes, accusés d’avoir déposé des centaines d’amendements pour ralentir ou bloquer le processus parlementaire. Le projet doit être examiné dans l’hémicycle à partir de ce lundi.
Des tracteurs à Paris pour faire pression sur les députés
Selon le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, entre 150 et 200 agriculteurs sont attendus dans la capitale, accompagnés de quelques tracteurs symboliques. L’objectif : rappeler leur attachement au texte initial et interpeller les députés directement sur leur lieu de travail.
« Nous serons là pour dire aux parlementaires : vous débattez, mais nous restons vigilants. L’ambition du texte doit être préservée », a-t-il expliqué dans un entretien à Midi Libre. Il assure que la manifestation sera encadrée et maîtrisée, pour éviter tout débordement.
La menace d’un blocage des axes routiers et du péage de Saint-Arnoult
Des opérations de blocage sont également envisagées sur plusieurs routes d’Île-de-France. À Saclay (Essonne), une action est annoncée dès 6h30 lundi matin sur la N118, selon Ici Paris. D’autres initiatives pourraient suivre, selon la tournure des débats parlementaires.
David Vallée, président de la FDSEA de Saint-Arnoult/Dourdan, avertit : « Si mardi soir ou mercredi matin, ça se passe mal à l’Assemblée, on pourrait bloquer le péage de Saint-Arnoult et d’autres autoroutes autour de Paris. L’idée serait d’empêcher les départs des Parisiens ».
Taxis : Roland-Garros et les aéroports dans le viseur
En parallèle, les taxis poursuivent leur bras de fer avec le gouvernement. Après une rencontre samedi avec le Premier ministre François Bayrou, les syndicats ont laissé entendre que les blocages pourraient se poursuivre, voire s’intensifier.
Le tournoi de Roland-Garros, ainsi que les accès aux aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d’Orly, pourraient être ciblés dès lundi. « Rien n’est encore levé », a confirmé Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi, ce dimanche sur RMC. « Une majorité de nos collègues ont voté pour maintenir ces actions ».
Un bras de fer sur la tarification des transports de santé
Depuis une semaine, les chauffeurs de taxi protestent contre la nouvelle convention tarifaire concernant le transport des patients vers les hôpitaux, qu’ils jugent défavorable. Ils dénoncent aussi une concurrence déloyale des VTC, de plus en plus présents sur ce marché.
Une réunion décisive est prévue ce mardi 27 mai à 9h15 au ministère des Transports. Si les discussions échouent, des blocages de grande ampleur sont prévus dès mercredi, notamment dans la capitale.
Une semaine à haut risque pour la circulation
Les tensions s’accumulent autour de Paris, entre revendications agricoles et colère des taxis. Sans issue rapide aux négociations ou aux débats parlementaires, la semaine du 26 mai pourrait être marquée par une série de perturbations majeures, aussi bien en centre-ville que sur les grands axes de la région parisienne.
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