Des experts indépendants des Nations unies appellent à garantir un passage maritime sûr au navire de la Coalition internationale de la Flottille de la Liberté, qui a levé l’ancre dimanche depuis l’Italie à destination de Gaza. L’objectif de cette traversée : briser le blocus imposé à l’enclave palestinienne et alerter l’opinion mondiale sur le génocide en cours.

Dans une déclaration publiée ce lundi, les experts affirment que la population de Gaza est au bord de l’anéantissement et que cette initiative représente un acte symbolique fort pour acheminer l’aide d’urgence. Ils soulignent que la liberté de navigation dont bénéficie la coalition est protégée par le droit international, et que rien ne doit entraver son passage.

Parmi les signataires figurent Michael Fakhri, Francesca Albanese et Mary Lawlor, rapporteurs spéciaux des Nations unies. Tous rappellent à l’entité occupant le territoire que le monde a les yeux rivés sur cette mission. Ils appellent à la retenue totale et demandent qu’aucune attaque ne soit menée contre le navire ni ses passagers.

Les experts insistent sur un point fondamental : même en période d’occupation, Gaza conserve le droit de recevoir de l’aide humanitaire par voie maritime, dans ses eaux territoriales. Ils exhortent l’entité à respecter le droit international humanitaire, à se conformer aux arrêts de la Cour internationale de justice, et à garantir un accès sans entrave à l’aide d’urgence.

La Flottille de la Liberté, fondée en 2010, regroupe plusieurs organisations civiles à travers le monde. Sa mission : acheminer de l’aide, évacuer des blessés, mais aussi dénoncer le blocus israélien et exiger la fin de l’occupation. À travers chaque traversée, la coalition entend rendre visible une lutte politique pour les droits fondamentaux des Palestiniens.

En mai dernier, un de ses navires a été pris pour cible par un drone dans les eaux internationales au large de Malte. Les militants pointent la responsabilité directe de l’entité occupant le territoire, qu’ils accusent de violation grave du droit international maritime.

Les experts de l’ONU dénoncent également l’initiative baptisée “Fondation humanitaire pour Gaza”, soutenue par cette même entité, qui selon eux, instrumentalise l’aide humanitaire à des fins de guerre. Ce dispositif servirait à contrôler, humilier et déplacer les civils, en contradiction totale avec les principes fondamentaux de l’aide humanitaire : neutralité, impartialité, humanité et dignité.

Ils alertent aussi sur l’aggravation alarmante de la malnutrition infantile, qui aurait bondi de plus de 80 % en mars 2025, selon leurs données.

Selon leur communiqué, le blocage des convois humanitaires au point de passage de Rafah ne relève pas d’un simple manque de coordination. Il s’agirait d’une stratégie consciente de privation, dénoncent-ils, en affirmant que l’inaction de la communauté internationale équivaut à une complicité tacite.

En conclusion, les experts lancent un appel solennel à l’Assemblée générale de l’ONU : ils demandent l’activation de la disposition “Unis pour le maintien de la paix” de la Charte des Nations unies, afin de permettre le déploiement de casques bleus pour escorter les convois humanitaires et garantir un accès sécurisé aux victimes.