L’Iran a vivement condamné, lundi, ce qu’il qualifie de nouvelle escalade militaire sioniste sur son territoire, accusant l’État hébreu d’avoir ciblé délibérément des infrastructures civiles, notamment un hôpital, en violation manifeste du droit international humanitaire.

Dans une déclaration relayée par l’agence de presse officielle IRNA, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Beqai, a dénoncé une attaque israélienne visant l’hôpital Farabi, situé à Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran. “Le régime sioniste agresseur a une nouvelle fois franchi un seuil dangereux en visant directement un établissement hospitalier, un crime de guerre manifeste”, a déclaré le diplomate iranien sur les réseaux sociaux.

Un ciblage des infrastructures médicales : un précédent extrêmement grave

Selon les premières informations fournies par les autorités iraniennes, des missiles israéliens auraient frappé vendredi plusieurs sites en territoire iranien, dont l’hôpital Farabi, provoquant d’importants dégâts matériels. Bien que les autorités n’aient pas encore publié de bilan officiel concernant les victimes potentielles dans cet hôpital, Téhéran affirme que ces frappes font partie d’une campagne plus large menée par Israël visant à “terroriser la population civile et à semer le chaos”.

Le porte-parole du ministère iranien n’a pas mâché ses mots en accusant Israël de suivre une doctrine délibérée d’attaques contre des zones résidentielles et des infrastructures médicales. “Ces frappes contre des hôpitaux s’ajoutent aux attaques répétées contre des quartiers d’habitation. Ce sont des violations flagrantes des Conventions de Genève et des normes fondamentales du droit international humanitaire”, a insisté Beqai.

Une escalade dangereuse entre Israël et l’Iran

Depuis plusieurs jours, Israël mène des frappes militaires ciblées sur divers sites en Iran, à la fois civils et militaires, en réponse à des tensions croissantes dans la région. Ces opérations s’inscrivent dans un climat d’escalade continue qui a débuté en parallèle des opérations militaires en cours à Gaza depuis octobre 2023.

Alors que la communauté internationale tente de contenir le conflit israélo-palestinien, les hostilités s’étendent désormais au-delà des frontières immédiates, impliquant directement des puissances régionales comme l’Iran, faisant craindre un embrasement généralisé.

Selon les autorités iraniennes, les récentes frappes israéliennes sur leur territoire auraient déjà causé “des centaines de martyrs” et d’importantes destructions d’infrastructures essentielles. Aucun commentaire officiel n’a été formulé par Israël, qui applique généralement une politique de silence sur ses opérations militaires extérieures.

Des appels internationaux à la retenue ignorés

Les accusations portées par Téhéran surviennent alors que plusieurs organisations internationales et ONG, dont le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et Human Rights Watch, rappellent régulièrement que les infrastructures médicales jouissent d’une protection renforcée en vertu du droit international humanitaire. “Le ciblage intentionnel d’hôpitaux constitue un crime de guerre au sens du Statut de Rome de la Cour pénale internationale”, rappellent les experts juridiques.

Malgré les appels répétés à la désescalade, le Conseil de sécurité des Nations Unies n’a toujours pas pu adopter de résolution ferme face à l’escalade israélo-iranienne, en raison de divergences persistantes entre les grandes puissances.

Un contexte explosif dans toute la région

Cette nouvelle détérioration intervient alors que la bande de Gaza continue de subir un siège dévastateur  avec un bilan dépassant les 55 000 morts selon les autorités sanitaires palestiniennes, tandis que les tensions restent vives à la frontière libanaise et en Cisjordanie.

L’Iran, soutien historique du Hamas, du Hezbollah libanais et d’autres groupes alliés, voit dans ces attaques une tentative israélienne de l’affaiblir sur le plan stratégique alors que l’équilibre régional reste extrêmement fragile.

Pour l’heure, Téhéran affirme se réserver le droit de riposter. Mais l’ampleur et la nature d’une éventuelle réponse iranienne restent imprévisibles, alimentant les craintes d’un conflit régional d’envergure.