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Affaire du financement libyen : le sort judiciaire de Nicolas Sarkozy bientôt scellé

Par S.B.-- 20-Sep-2025 0

Le 25 septembre prochain, le tribunal de Paris rendra une décision historique : Nicolas Sarkozy a-t-il bénéficié d’un financement occulte de Mouammar Kadhafi lors de sa campagne présidentielle de 2007 ? L’ex-chef de l’État, 6ᵉ président de la Ve République (2007-2012), encourt une lourde peine qui pourrait bouleverser son héritage politique.

Le parquet national financier (PNF), au terme de trois mois d’audience, a requis le 27 mars dernier sept ans de prison, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Des réquisitions jugées « disproportionnées » par Nicolas Sarkozy, qui a dénoncé une « outrance » destinée selon lui à masquer « la faiblesse des charges alléguées ».

Dans cette affaire tentaculaire, l’ancien président, âgé aujourd’hui de 70 ans, est accusé d’avoir conclu, par l’intermédiaire de ses proches, un « pacte de corruption » avec le régime libyen. En échange de plusieurs contreparties diplomatiques, économiques et judiciaires, Mouammar Kadhafi aurait financé clandestinement sa campagne victorieuse. Parmi ces contreparties supposées figureraient :

  • un soutien au retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’embargo,

  • ainsi qu’un engagement de clémence envers Abdallah Senoussi, ex-responsable des services secrets libyens, condamné à la perpétuité pour l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989, qui avait fait 170 victimes, dont 142 Français.

Nicolas Sarkozy n’est pas seul dans le box : 11 co-prévenus, dont trois de ses anciens ministres, répondent de chefs d’accusation variés : corruption passive, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne ou encore association de malfaiteurs.

Le tribunal a minutieusement examiné une décennie d’investigations complexes, revenant sur une série d’indices et de faits troublants :

  • la rencontre de 2005 entre Sarkozy et Kadhafi sous une tente à Tripoli,

  • la vente de tableaux surévalués par Claude Guéant,

  • ou encore l’exfiltration en 2012 de Béchir Saleh, ancien directeur de cabinet du dictateur libyen.

Pour le parquet financier, l’affaire ne laisse guère de place au doute : Nicolas Sarkozy aurait passé un « pacte de corruption faustien » avec l’un des dirigeants les plus controversés de ces trente dernières années afin de satisfaire des « ambitions politiques dévorantes ».

Le verdict attendu sera décisif. Il dira non seulement le droit, mais pèsera aussi sur la mémoire politique de l’un des présidents les plus polarisants de la Ve République.

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