La bande de Gaza a vécu une nouvelle nuit de terreur. L’armée israélienne a mené des frappes aériennes d’une intensité inédite, visant des zones résidentielles, des abris pour déplacés et des bâtiments civils. Depuis l’aube, au moins 27 Palestiniens ont été tués, selon des sources médicales locales 

Le bilan s’alourdit à 57.575 martyrs

Des zones “sûres” prises pour cibles

Parmi les attaques les plus meurtrières, une frappe de drone a touché des tentes de fortune abritant des déplacés dans la région d’al-Mawasi, près de Khan Younis, au sud de Gaza. Neuf personnes y ont perdu la vie, plus de 50 ont été blessées, selon les premiers bilans médicaux.

Dans le centre de la bande de Gaza, quatre civils ont été tués lors du bombardement d’une école-refuge dans le camp de Bureij. D’autres attaques israéliennes ont visé la zone de Hakr al-Jami’, à Deir al-Balah, faisant deux morts et plusieurs blessés.

À Khan Younis, deux autres tentes ont été frappées par des drones israéliens à proximité de l’hôpital Nasser, causant cinq nouveaux décès.

Les hôpitaux au bord de l’effondrement

Face à l’afflux massif de blessés, l’hôpital al-Ahli dans la ville de Gaza est totalement submergé. Des dizaines de patients, dont de nombreux enfants, sont traités à même le sol, sous des tentes improvisées en extérieur. Le ministère de la Santé de Gaza a lancé un appel urgent à la protection des convois médicaux attendus, précisant que les camions de l’OMS transportent des fournitures vitales mais aucun aliment. « Chaque minute compte pour sauver des vies », avertit un communiqué officiel.

Raids en Cisjordanie : arrestations et incendie criminel

Pendant ce temps, en Cisjordanie occupée, les forces israéliennes poursuivent leurs opérations. À Tulkarem, dans le camp de réfugiés de Nur Shams, des soldats ont incendié une maison, forçant la famille Ghanem à fuir. D’autres raids ont conduit à l’arrestation de plusieurs Palestiniens à al-Khader (près de Bethléem), ainsi que dans les gouvernorats de Ramallah et d’el-Bireh.

Explosion à Beit Hanoun : 5 soldats israéliens tués

Au nord de Gaza, cinq soldats israéliens ont trouvé la mort et quatorze autres ont été blessés, dont deux dans un état critique, lors d’une attaque particulièrement complexe à Beit Hanoun, à environ 500 mètres de la barrière frontalière. Selon les premières informations, trois unités de l’armée israélienne ont été prises pour cible successivement alors qu’elles tentaient d’intervenir les unes après les autres. Ce secteur est sous occupation militaire israélienne depuis le début de la guerre en octobre 2023.

Le Hamas revendique l’attaque et menace d’autres frappes

Abu Obeida, porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, a revendiqué cette attaque. Il affirme qu’elle représente « un nouveau coup porté dans une zone considérée comme sécurisée par l’occupation ». Selon lui, « la bataille d’usure menée par la résistance palestinienne continuera d’infliger des pertes quotidiennes à l’ennemi ». Il a également mis en garde contre la décision de maintenir des troupes israéliennes à Gaza, qualifiant ce choix de « l’une des plus graves erreurs de Netanyahu ».

Controverse politique en Israël

La mort des soldats israéliens a provoqué une onde de choc en Israël, où plusieurs figures de l’opposition critiquent la gestion de la guerre par le gouvernement. Certains accusent Netanyahu d’utiliser l’armée pour défendre son gouvernement de coalition plutôt que la sécurité du pays. « Nos soldats meurent pour une politique sans issue », dénoncent des voix au sein même de la classe politique israélienne.

Bilan des pertes militaires israéliennes depuis octobre 2023

• 887 soldats tués depuis le début de la guerre, dont 443 lors des opérations terrestres dans la bande de Gaza.

• 6 060 soldats blessés, dont 2 768 au cours des combats au sol à Gaza.
• 158 soldats sont encore hospitalisés, dont 18 dans un état grave.

• Depuis janvier 2025, 50 soldats israéliens ont été tués à Gaza, et au moins 118 blessés.

Contexte diplomatique : Washington et Tel-Aviv renforcent leur alliance

Dans un climat international tendu, l’ancien président américain Donald Trump a rencontré Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche. Les deux dirigeants ont publiquement réitéré leur soutien à une proposition controversée, évoquant le déplacement des Palestiniens vers des pays voisins. Une position perçue comme provocatrice et dangereusement déshumanisante, dans un contexte où les Gazaouis sont déjà acculés par la guerre, le blocus, et la famine.

Une guerre qui s’enlise, une population piégée

La situation à Gaza ne cesse de se dégrader. Bombardements, coupures d’électricité, effondrement du système de santé, insécurité alimentaire : la population palestinienne paie un prix insoutenable, tandis que le conflit s’enlise et que les voix internationales restent, pour beaucoup, silencieuses ou ambiguës.