
Après plusieurs jours de détention illégale en Israël, deux militants engagés dans la Flottille de la Liberté ont regagné Berlin jeudi, dénonçant avec force les exactions israéliennes et réaffirmant leur détermination à briser le blocus de Gaza.
Suayb Ordu, citoyen turc, et Yasemin Acar, ressortissante allemande, ont été accueillis à l’aéroport de Berlin-Brandebourg (BER) par une foule de militants solidaires de la cause palestinienne. Au milieu des chants de soutien et des drapeaux palestiniens, les deux activistes ont reçu des fleurs et des applaudissements nourris.
“Notre engagement reste intact”
Face aux journalistes, Suayb Ordu a relativisé sa propre détention, comparée à la tragédie qui frappe chaque jour la population de Gaza : « Ce que nous avons vécu est insignifiant face à la souffrance des Gazaouis. Leur vie a autant de valeur que la nôtre. Nous continuerons à nous battre pour eux », a-t-il déclaré.
Ordu a également appelé à une mobilisation massive : « Tout le monde devrait suivre la ‘Marche pour Gaza’. Il faut faire tomber ce blocus, qu’il soit terrestre ou maritime. Chaque jour, des innocents meurent sous les bombes. Notre mission est simple : stopper cette guerre, stopper ce génocide. »
Très émue, sa femme, Sumeyra, a également pris la parole au bord des larmes : « Nous n’arrêterons pas tant que ce blocus inhumain ne sera pas levé. »
“Ils nous ont kidnappés dans les eaux internationales”
Yasemin Acar a dénoncé avec fermeté l’attitude des autorités israéliennes, accusant l’armée d’avoir violé le droit international en interceptant le Madleen en pleine mer : « Nous avons été kidnappés de force, emmenés et emprisonnés pendant près de quatre jours », a-t-elle déclaré.
L’activiste allemande a également pointé la responsabilité de la communauté internationale, coupable selon elle de laisser faire cette politique d’occupation et de répression : « L’occupation de Gaza est une violation permanente du droit international. Les gouvernements doivent cesser de livrer des armes à Israël. Ce n’est pas des armes qu’il faut envoyer, mais de l’aide humanitaire. »
Une opération humanitaire brisée en pleine mer
Le Madleen, navire battant pavillon britannique, avait quitté la Sicile le 1er juin, en route vers Gaza, dans le cadre d’une opération symbolique visant à briser le blocus naval imposé par Israël. Mais lundi dernier, le bateau a été violemment arraisonné par la marine israélienne dans les eaux internationales, et les douze membres de l’équipage ont été placés en détention.
Parmi les militants figuraient notamment l’activiste suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan, ainsi que les Français Baptiste André, Pascal Maurieras, Yanis Mhamdi, Reva Viard et le journaliste d’Al Jazeera Mubasher Omar Faiad. D’autres militants originaires du Brésil, d’Espagne, des Pays-Bas et de Turquie faisaient également partie de l’équipage.
Un drame humanitaire qui s’aggrave chaque jour à Gaza
Depuis octobre 2023, la guerre menée par Israël contre la Bande de Gaza a fait plus de 55 000 morts, principalement des civils, dont de très nombreux enfants et femmes. Près de deux millions de Palestiniens sont aujourd’hui menacés de famine du fait du blocus quasi-total empêchant l’acheminement de l’aide humanitaire.
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