
Bilan humain et dégâts matériels à Kiev: 15 morts et plusieurs blessés
Au moins 15 personnes ont été tuées et 16 blessées à Kiev dans la nuit de lundi à mardi 17 juin, lors de ce que les autorités ukrainiennes qualifient de « l’une des pires attaques russes » contre la capitale. Des opérations de sauvetage sont toujours en cours, notamment pour retrouver des victimes piégées sous les décombres, a indiqué Timour Tkatchenko, chef de l’administration militaire de la ville.
Des cibles civiles et critiques frappées
D’après le ministre ukrainien de l’Intérieur Ihor Klymenko, 27 sites ont été pris pour cible à Kiev : immeubles résidentiels, établissements éducatifs et infrastructures critiques. L’armée russe a visé les étages supérieurs jusqu’aux sous-sols de certains bâtiments.
Une attaque d’une ampleur inédite : 472 projectiles lancés
Selon l’armée de l’air ukrainienne, l’attaque a mobilisé 472 projectiles russes :
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440 drones kamikazes
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2 missiles hypersoniques Kinzhal
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29 missiles de croisière
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1 missile antiradar
Les défenses ukrainiennes ont réussi à neutraliser 428 projectiles, dont 262 abattus par la DCA et 166 perturbés par des moyens de guerre électronique.
Kiev a été la principale cible. Selon Tkatchenko, 175 drones, plus de 14 missiles de croisière et au moins deux missiles balistiques ont touché la capitale et ses environs.
Des armes à sous-munitions ont été utilisées lors de l’attaque russe contre l’Ukraine, selon le maire de Kiev
Les services d’urgence de Kiev ont récupéré des fragments de munitions à sous-munitions suite à l’attaque nocturne de missiles et de drones russes du 17 juin, rapporte Vitali Klitschko, le maire de la capitale. « Dans le quartier de Nyvky de la capitale, les travailleurs d’urgence trouvent maintenant ce genre de parties de munitions à sous-munitions », a déclaré le maire sur Telegram. « Un autre signe clair du génocide que la Russie commet contre les Ukrainiens. » Il a ajouté que la journée du 18 juin est déclarée « Jour de deuil à Kiev, en mémoire des victimes de l’attaque (…) contre la capitale ».
Les munitions à sous-munitions sont interdites par le droit international par plus de 100 pays. Bien que la Russie et l’Ukraine ne soient pas signataires de la Convention sur les munitions à sous-munitions, les organisations humanitaires internationales ont à plusieurs reprises condamné l’utilisation de telles armes dans les zones peuplées. L’Ukraine utilise aussi des munitions à sous-munitions sur le champ de bataille contre les forces russes.
Autres régions touchées : Odessa également visée
À Odessa, des frappes russes ont fait six blessés. Treize personnes ont été hospitalisées, et des habitants pourraient être encore coincés sous les décombres, selon le gouverneur régional Oleh Kiper.
Contexte : escalade continue des attaques russes
Ce raid s’inscrit dans une série de frappes particulièrement violentes sur Kiev :
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29 décembre 2023 : 122 missiles et 36 drones lancés, 33 morts
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8 juillet 2024 : 30 missiles frappent Kiev et l’hôpital pour enfants Okhmatdyt, 27 morts
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24 avril 2025 : attaques aux drones et missiles, 13 morts
Réactions ukrainiennes : colère et appel à l’aide internationale
Zelensky dénonce la barbarie russe
Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé l’attaque comme « l’une des pires » que la capitale ait subie. Il accuse Vladimir Poutine de poursuivre la guerre simplement « parce qu’il peut se le permettre ».
L’administration déplore l’inaction de la communauté internationale
Andriï Iermak, chef de l’administration présidentielle ukrainienne, a fustigé l’absence de réaction adéquate du monde civilisé : « Un État doté de l’arme nucléaire peut tuer des civils, refuser un cessez-le-feu, et ne pas recevoir de réponse appropriée. Pourquoi ? Combien d’enfants et de civils doivent encore mourir ? »
Frappes sur les civils dénoncées par les autorités
Le ministre de l’intérieur Ihor Klymenko a également accusé la Russie de poursuivre sa stratégie de terreur contre les populations civiles. Le chef de cabinet de Zelensky, Andriy Yermak, a dénoncé sur Telegram des frappes délibérées contre des logements civils à Kiev.
Violation du droit humanitaire : restitution de corps mutilés
Le ministre de l’Intérieur a révélé que 1 245 corps avaient été remis par la Russie à l’Ukraine dans le cadre d’un accord récent. Il accuse Moscou de rendre les processus d’identification extrêmement difficiles :
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Les corps sont gravement mutilés
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Des parties sont envoyées dans des sacs séparés
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Des corps de soldats russes sont mélangés à ceux des Ukrainiens
Depuis le début de la guerre, plus de 6 000 corps ukrainiens ont été restitués par la Russie.
Un citoyen américain parmi les victimes, Trump annule une rencontre avec Zelensky
Un Américain tué dans les frappes
Un citoyen américain figure parmi les personnes tuées à Kiev, selon le maire de la ville, Vitali Klitschko. Le quartier de Solomiansky a été fortement touché.
Donald Trump quitte le G7 en urgence
Le président américain Donald Trump a quitté prématurément le sommet du G7, lundi au Canada, pour se concentrer sur la crise au Moyen-Orient entre Israël et l’Iran. Ce départ a conduit à l’annulation de sa rencontre prévue mardi avec Volodymyr Zelensky.
Avant cette annulation, Zelensky espérait discuter de l’achat d’armes américaines.
Donald Trump quitte précipitamment un G7 percuté par les conflits au Proche-Orient et en Ukraine, et s’en prend à Emmanuel Macron
Le départ précipité de Donald Trump est aussi une mauvaise nouvelle pour Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, qui devait participer, mardi 17 juin, à une réunion consacrée à la guerre en Ukraine. Il espérait bien y croiser Donald Trump pour discuter avec lui de l’achat d’armes américaines par l’Ukraine, afin de poursuivre les combats contre la Russie. Donald Trump, dont les efforts de négociation avec Vladimir Poutine sont dans l’impasse, n’a rien dit de ce projet.
Le président américain a une fois encore marqué son rejet du multilatéralisme, en pleine escalade entre Israël et l’Iran. « Emmanuel ne comprend jamais rien », a-t-il lancé à propos de son homologue français.
Trump reste prudent sur les sanctions contre la Russie
Donald Trump s’est montré réservé face à la proposition des Européens de durcir les sanctions sur le pétrole russe : « Les sanctions, ce n’est pas si simple. Toute nouvelle mesure aurait un coût colossal aussi pour les États-Unis », a-t-il déclaré lors des discussions au G7.
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