= Alors que les tensions régionales s’aggravent au Moyen-Orient après l’attaque israélienne ciblant la République islamique d’Iran, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est entretenu lundi par téléphone avec son homologue iranien, Abbas Araghchi. Cet échange diplomatique intervient sur fond d’une escalade militaire qui suscite de vives inquiétudes quant à une déstabilisation accrue de la région.

L’Iran informe Alger des derniers développements

Selon un communiqué officiel du ministère algérien des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie iranienne a exposé à M. Attaf les derniers développements relatifs à l’agression israélienne ayant visé des infrastructures en territoire iranien. Abbas Araghchi a mis en garde contre les conséquences de cette opération, qualifiée de provocation majeure, sur la sécurité et l’intégrité de l’ensemble de la région du Moyen-Orient déjà marquée par des tensions explosives.

Les frappes israéliennes, dont les détails restent partiellement connus, auraient visé des installations sensibles en Iran, alimentant les craintes d’un élargissement du conflit israélo-palestinien à d’autres puissances régionales, notamment dans le contexte déjà dramatique de la guerre en cours à Gaza.

L’Algérie condamne l’agression et appelle à l’action du Conseil de sécurité

De son côté, le ministre Ahmed Attaf a fermement condamné l’attaque israélienne, réaffirmant la position constante de l’Algérie en faveur du respect du droit international et du règlement pacifique des différends. « Il est impératif que le Conseil de sécurité des Nations Unies assume pleinement ses responsabilités en contraignant Israël à respecter les règles du droit international et les principes de la Charte des Nations Unies », a insisté le chef de la diplomatie algérienne.

M. Attaf a par ailleurs exprimé son inquiétude face à la multiplication des attaques israéliennes, non seulement à Gaza, où l’offensive militaire se poursuit depuis plus de huit mois avec un lourd bilan humain, mais également sur plusieurs autres fronts qui menacent d’embraser la région entière.

Une escalade régionale préoccupante

Depuis l’attaque surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Moyen-Orient est entré dans une spirale d’affrontements sans précédent, mêlant conflit direct à Gaza, escarmouches régulières entre Israël et le Hezbollah libanais au nord, et désormais des frappes en territoire iranien, qui font planer le risque d’un affrontement régional généralisé.

Plusieurs analystes estiment que l’intervention d’acteurs extérieurs comme les États-Unis, ainsi que l’absence de mesures coercitives du Conseil de sécurité, contribuent à aggraver l’instabilité. L’Iran, tout comme ses alliés régionaux, a prévenu qu’il se réservait le droit de riposter à toute nouvelle attaque sur son sol, tandis que la communauté internationale tente, pour l’heure sans succès, d’éviter une extension du conflit.

L’appel téléphonique entre les chefs de la diplomatie algérienne et iranienne s’inscrit dans les efforts d’Alger, fidèle à sa tradition diplomatique de non-alignement et de médiation, visant à promouvoir une désescalade régionale et à mobiliser les instances internationales face aux risques d’un embrasement généralisé au Moyen-Orient.