Alors que les tensions régionales atteignent un niveau critique, le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, a réaffirmé lundi la détermination de son pays à répondre aux attaques israéliennes, promettant une riposte à la hauteur de chaque agression. Des déclarations qui interviennent dans un contexte d’escalade militaire marqué par des frappes sionstes sur le territoire iranien ces derniers jours.

Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, Massoud Pezeshkian a déclaré sans ambiguïté : « Nous n’avons pas été les initiateurs de cette guerre, mais nous répondrons aux crimes des sionistes. Quelle que soit l’échelle de leur attaque, la réponse sera du même niveau et fera regretter à l’agresseur ses attaques ».

Des frappes  inédites en territoire iranien

Depuis vendredi à l’aube, l’armée israélienne a mené plusieurs frappes ciblées en Iran, visant à la fois des installations militaires et des infrastructures civiles. Selon les autorités iraniennes, ces attaques ont causé des pertes humaines et d’importants dégâts matériels. Parmi les cibles, plusieurs centres de recherche, des dépôts militaires ainsi que des sites civils sensibles auraient été touchés.

Ces frappes, d’une rare intensité et d’une portée stratégique, marquent un tournant dans le bras de fer opposant les deux pays. Jusqu’à présent, le conflit israélo-iranien s’était principalement déroulé par procuration, via des théâtres extérieurs comme la Syrie, le Liban ou Gaza.

Téhéran accuse Israël de multiplier les crimes ciblés

Dans ses déclarations, le président Pezeshkian a également dénoncé la longue série d’opérations attribuées à Israël contre des personnalités iraniennes. « Les crimes sionistes incluent l’assassinat de civils, de scientifiques et de responsables militaires iraniens », a-t-il rappelé, faisant référence notamment au meurtre du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh en 2020 ou encore aux attaques ciblées contre des conseillers militaires iraniens en Syrie ces derniers mois.

Téhéran estime que ces actions visent à affaiblir son programme militaire et technologique tout en déstabilisant la sécurité intérieure de la République islamique.

Une violation de la souveraineté iranienne selon Téhéran

Le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné ces opérations militaires, qualifiées de « violation flagrante de la Charte des Nations Unies et de l’intégrité territoriale de l’Iran ». « Chaque mètre carré du territoire iranien est sous la protection de notre souveraineté. Toute attaque sera considérée comme un acte d’agression manifeste auquel nous répondrons par tous les moyens nécessaires », a déclaré un haut diplomate iranien.

L’Iran souligne également que ces actions violent les normes du droit international et constituent des actes d’agression au regard du droit des conflits armés.

Le spectre d’une confrontation directe plane sur la région

Cette nouvelle phase de confrontation directe entre les deux puissances régionales suscite l’inquiétude des chancelleries occidentales et des puissances du Golfe, qui redoutent un engrenage militaire aux conséquences potentiellement dévastatrices.

La Turquie, médiatrice potentielle, a exprimé son inquiétude à travers son président Erdogan, qui a réitéré son appel à la retenue et à une désescalade rapide. « Il est essentiel d’éviter une extension du conflit qui pourrait embraser toute la région », a-t-il plaidé lors de son échange avec le président Pezeshkian.

De son côté, Washington a appelé à la prudence, tout en réaffirmant son soutien à la sécurité d’Israël, alors que l’Union européenne continue de plaider pour une solution politique et la préservation de la stabilité régionale.