
Accusé de dérive raciste et de complaisance envers l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur est sous pression
Plusieurs responsables politiques français ont vivement dénoncé l’attitude du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qu’ils accusent d’alimenter un climat raciste, notamment à l’encontre des musulmans, dans un contexte de tensions croissantes en France. À l’approche de l’élection présidentielle de 2027, ces personnalités l’accusent de courtiser l’électorat d’extrême droite, au prix d’une fracture dangereuse dans la société. Plusieurs figures de la gauche appellent désormais à sa démission immédiate.
“Des discours qui légitiment le racisme”
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a été l’un des premiers à dénoncer mercredi les propos de Retailleau, qu’il accuse de légitimer des comportements racistes par pur clientélisme électoral. Selon lui, les prises de parole du ministre depuis plusieurs années ont “facilité un climat de haine”, notamment envers les personnes étrangères ou perçues comme telles.
Faure s’exprimait au lendemain du meurtre raciste d’un ressortissant tunisien dans le sud-est de la France, un acte qui, selon lui, s’inscrit dans un climat nourri par des responsables politiques “obsédés par la récupération de l’électorat d’extrême droite”.
Une alerte ignorée par l’exécutif
La députée écologiste Sabrina Sebaihi affirme avoir alerté le gouvernement depuis plusieurs mois sur les dérives verbales du ministre. Elle estime que Retailleau a encouragé une parole raciste décomplexée, contribuant à “cibler une partie de la population” et à alimenter les actes violents à l’encontre de musulmans. Elle appelle une nouvelle fois à sa démission, estimant qu’il a failli à sa mission de protéger tous les citoyens.
Une fracture nationale aggravée
Du côté de La France insoumise (LFI), les critiques sont tout aussi virulentes. Le député Thomas Portes a qualifié Bruno Retailleau d’”incendiaire”, affirmant qu’il “feint de dénoncer le racisme alors qu’il en est l’un des principaux promoteurs à la tête du ministère de l’Intérieur”.
Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a également dénoncé un discours islamophobe, en particulier après les propos de Retailleau sur le port du voile, qu’il juge stigmatisants envers les musulmans français.
Des propos jugés injurieux envers les musulmans
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Bompard a aussi réagi à une déclaration controversée de Retailleau accusant la gauche de “draguer le vote musulman en flattant l’antisémitisme”. Selon le député, de tels propos relèvent de l’injure raciste, rappelant que la loi condamne toute expression qui outrage un groupe en raison de sa religion. Il a dénoncé une stigmatisation généralisée des musulmans et appelé le ministre à rendre des comptes.
Une menace pour l’unité nationale
Enfin, le député Bastien Lachaud (LFI) a estimé que Retailleau porte une lourde responsabilité dans la recrudescence des crimes anti-musulmans en France. “Des musulmans sont insultés, agressés, poignardés dans des mosquées ou tués chez eux”, a-t-il dénoncé, ajoutant que le ministre attise “une islamophobie d’État” au profit de l’extrême droite.
Pour Lachaud, accuser “le vote musulman” d’antisémitisme revient à mettre en danger des millions de citoyens français. Il conclut en appelant, lui aussi, à la démission de Bruno Retailleau, qu’il considère désormais comme “une menace pour l’unité nationale”.
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